"Nous demandons un signe politique fort pour ce secteur d'activité, qui sera jugé au montant de l'enveloppe débloquée", a déclaré Angélique Delahaye, président de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de légumes), lors d'une conférence de presse. "Il faut des mesures d'urgence, comme la prise en charge des intérêts financiers des prêts, pour que les producteurs en difficulté puissent passer le cap de 2005", a-t-elle ajouté.
Parmi les autres mesures qui seront demandées au ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard, figurent "la prise en charge d'un différentiel - estimé à 4 euros/heure - du coût de travail avec les exploitations des pays de l'Europe de l'Est et du Sud de l'Union européenne". Comme il y a 200.000 employés - dans les 40.000 exploitations françaises - la facture qui sera présentée à l'Etat, pour la seule année 2004, est estimée par la FNPL à 1,44 milliard d'euros.
Concernant l'accord du 17 juin sur la baisse des prix et la suppression des "ristournes, rabais et remises" pour les fruits et légumes, Mme Delahaye affirme que "la grande distribution - Michel-Edouard Leclerc en tête mais aussi Auchan et Intermarché "- ne le respecte pas malgré les promesses faites au ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy. Seuls Carrefour et Casino ont fait, selon elle, quelques efforts mais n'ont pas supprimé ces "ristournes".
Les prix payés aux agriculteurs ont poursuivi en août leur baisse (-0,3% sur un mois, corrigé des variations saisonnières) et reculent de 4,9% par rapport au mois d'août 2003, à cause notamment d'un fort recul des fruits et légumes, a annoncé mercredi l'Insee. La baisse du prix à la production des légumes est dans l'ensemble très forte (-29,8% sur un an) alors que la baisse des fruits (-17,5%) est particulièrement prononcée pour la pêche (-38,1% sur août 2003, -12,3% sur la moyenne des trois mois d'août antérieurs), souligne l'institut. Les prix payés pour les primeurs aux producteurs touchent leur plus bas niveau depuis plus de 4 ans pour les légumes et plus de 2 ans pour les fruits. |